Avis au lecteur impatient : dans cette succession de petits sketchs humoristiques, la chute n'apparaît que dans la toute dernière phrase...

Extrait (Le Timide) :

 J’ai toujours été très timide avec les femmes. Quelques thérapies, quinze années de théâtre et de nombreux succès sur scène n’ont rien changé. Quand une femme me plaît, je suis té-ta-ni-sé. Comment expliquer ce phénomène ? Ce sont les premiers mots qui me paralysent. Oui, toujours ces premiers mots…

 Il y a maintenant trois mois que j’ai fait la connaissance de ma nouvelle voisine. Il y a maintenant trois mois que je pense à elle jour et nuit…
 Et que je n’ose l’aborder.
 Caroline Le Chambernois doit avoir entre trente et trente-cinq ans, des yeux dorés, des cheveux châtains tirés en arrière, un petit côté Julia Roberts dans le sourire… Et toujours habillée de tailleurs classiques, mais agrémentés d’une légère fente sur le côté ou d’une échancrure discrète dans le décolleté.
 Élégante et sexy.
 La classe.
 Quand elle se présente, de sa voix assurée, on entend tout d’un coup : bonne famille, études brillantes, beaucoup de goût, une culture à toute épreuve… Et évidemment des dizaines d’admirateurs exsangues, livides, désespérés. On perçoit toutes ces tonalités dans ces quelques syllabes, enveloppées d’un nuage d’« Allure » de Chanel, mais sans jamais aucune distance, avec naturel et simplicité. Et un charme fou.
 Oui, vraiment la classe.
 Pour résumer, Caroline Le Chambernois est le genre de fille qui a tout depuis sa naissance. Et qui n’a besoin de rien.
 Surtout pas de moi.
 Non, surtout pas de ce saltimbanque qui apparaît tous les vendredis soir à la télé, à vingt heures cinquante. Dans le rôle d’un flic totalement alcoolique.

Texte publié sous le pseudonyme Florentine Les Fontaines

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